Jour 2 : Valence > Avignon (153 km)

Au matin du deuxième jour, c’est Avignon et son festival que nous gardons en ligne de mire, mais 150 kilomètres nous séparent des joies estivales de la cité papale. Le thermomètre s’affole et annonce 38 degrés. Le coup de chaud n’est jamais loin. Il nous faut des hectolitres de boissons fraîches et sucrées pour maintenir les corps en mouvement. Nous guettons les cafés comme des oasis au milieu du désert. Le Liptonic tant désiré reste un mirage.

Après une pause salvatrice à l’ombre du château de Roche Maure, nous empruntons la spectaculaire passerelle « himalayenne » permettant à la ViaRhôna de traverser le fleuve. A l’approche de Montélimar, nous passons ainsi une dernière fois de l’Ardèche à la Drôme, avant de mettre cap sur le Vaucluse, signalé par le Mont Ventoux. Le vrai sud est là, assourdi par les cigales, écrasé par la chaleur.

Pour accélérer la cadence, nous organisons des relais de 3,33 kilomètres et restons bien groupés. Deux jeunes voyageurs se joignent à l’aspiration. Ce sont des allemands d’origine japonaise partis de Düsseldorf en direction de l’Espagne. Le rythme semble leur convenir, nous pédalons ensemble sur plus de 100 kilomètres. A la recherche d’un peu de fraîcheur, nous peinons à trouver des coins de baignade. La vallée du Rhône doit compter autant de villes antiques que d’installations hydroélectriques. Elles découpent le fleuve, rendent la baignade souvent dangereuse, et rappellent l’importance économique de cet axe.

La nuit tombe quand nous gagnons Avignon, où la soirée bat son plein. Ivres de fatigue, nous goûtons à l’effervescence du off avant un repos salvateur.