"Jour 3 : Avignon > Palavas-les-Flots (123 km)

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Les festivaliers dorment encore quand nous commençons la journée au café de Provence, avec le club des cyclistes rognonais qui terminent leur course du jour. Le « coach », arborant fièrement ses 81 ans et ses airs de Picasso, impose un respect infini. Sur ses conseils, nous filons vers Arles. La petite Rome des Gaules et l’une des cités qui a fait l’histoire de la vallée et ses arènes offrent une ombre bienvenue à l’heure du déjeuner.

Quittant le Rhône et ses Bouches, nous partons plein ouest vers le Gard. A Saint-Gilles, le charme des villes historiques n’opère plus : nous comptons plus de piliers au bar que de colonnes sur l’abbatiale. Qu’importe, nous sommes aux portes de la Camargue et nous retrouvons vite une magnifique piste cyclable louvoyant à travers les marais. Ragondins, flamands roses, lapins et volatiles en tout genre ouvrent la voie. Comme d’habitude, c’est à la tombée du jour que les lumières sont les plus belles.

Le clocher et les tours d’Aigues Mortes annoncent la ville fortifiée par Saint-Louis. Nous y trouvons une très belle table pour dîner, avant d’avaler les derniers kilomètres nous séparant de la Méditerranée à la frontale. Aucun voyage à vélo ne serait complet sans une arrivée nocturne, et nous ne regrettons pas vraiment d’avoir passé les grandes stations balnéaires héraultaises dans une relative obscurité.

En trois jours, nous avons parcouru plus de 400 kilomètres. Les 22 heures passées sur nos selles nous laissent finalement peu de temps pour découvrir les villes que nous traversons. Dans le voyage au long cours, la route est une expérience à part entière. Les destinations s’effacent devant le mouvement. Sur nos bécanes Paulette, on rit, on chante, on tire la langue, on refait le monde, on calcule et on recalcule les kilomètres restants avant la prochaine halte, on profite du paysage qui défile et on se sent libre. Les haltes touristiques viennent en supplément. A ceux qui veulent pleinement découvrir les richesses de la région, nous ne pouvons que vous conseiller de suivre les itinéraires de Paulette et d’allouer plus de temps à ce tronçon de la ViaRhôna."

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